Faire une thèse, faire bouger les lignes

Responsable : Anne-Sophie DEBORDE.
Contact : anne-sophie.deborde@univ-paris8.fr
 
Durée et modalité : 24H.
Modalité et inscription : En présentiel.
Merci d’adresser un mail, avec nom/prénom/n°étudiant/laboratoire à l’enseignant et à votre ED.
Date limite d’inscription : 30 janvier 2026.
Dates : 20 mars 2026 / 27 mars 2026 / 03 avril 2026
Heures : 13h à 16h.
Salle : A3-317
Publics : Ouvert aux doctorant.e.s de l’ED CLI uniquement./ 30 places.
 
Descriptif :
 
En France, contrairement aux États-Unis, au Canada et à plusieurs pays européens, le titre de psychologue ne requiert pas de doctorat. La recherche n’est pas une condition d’accès à la profession. Pourtant, certains choisissent de s’engager dans une thèse. Ce séminaire s’adresse à celles et ceux qui font ce choix.
Faire une thèse, même sans exercer en tant que clinicien, c’est déjà prendre position ; c’est choisir d’élaborer un savoir susceptible de transformer la pratique ; et c’est, à sa mesure, contribuer à construire le métier de psychologue de demain.
Ce métier évolue. Il est traversé par des mutations profondes : exigences croissantes de preuves, encadrements institutionnels plus stricts, nouvelles formes de souffrance et de vulnérabilité. Face à cela, la recherche doctorale ne peut plus être un exercice abstrait ou isolé : elle doit devenir un levier, un point d’appui, une manière de participer activement à la définition de ce que pourra — ou devra — être la psychologie demain.
 
Ce séminaire s’articule autour de deux thèmes :
 
1) Quand la thèse transforme la clinique Certaines trajectoires de doctorants ont marqué un tournant dans
l’histoire de la psychologie. Leur démarche montre comment une critique formulée depuis la pratique, appuyée sur une recherche rigoureuse, peut aboutir à des transformations durables dans les manières de penser, d’évaluer ou d’intervenir.
L’enjeu est d’identifier les leviers par lesquels une thèse devient une contribution reconnue. Ces transformations prennent tout leur sens lorsqu’elles rencontrent un cadre institutionnel capable de leur donner portée et légitimité. Il s’agit alors de comprendre comment les grandes instances (Haute Autorité de Santé, OMS, APA) mobilisent la recherche pour produire recommandations, classifications ou standards professionnels, et comment une thèse peut, à sa mesure, s’inscrire dans ce processus d’évolution des normes.
 
2) Quand la recherche dérange : tensions dans la pratique clinique. Ce deuxième thème donne les clés pour analyser les tensions, résistances ou controverses auxquelles se heurte parfois la recherche en psychologie. À travers des exemples emblématiques, il invite à penser ces conflits non comme de simples blocages, mais comme des révélateurs du fonctionnement de la discipline et de ses lignes de fracture.
Il s’agit ainsi d’identifier les conditions dans lesquelles une recherche peut remporter l’adhésion, susciter le débat, ou, au contraire, être contestée ou passée sous silence. Le séminaire sera structuré autour de l’étude de documents (textes de référence, vidéos, extraits de recommandations, extraits de livres/articles), d’ateliers d’analyse en petits groupes suivis de débats collectifs. Une place importante sera accordée à la discussion argumentée, à la confrontation des points de vue et à la mise en lien avec les recherches en cours des participants.